À travers ce dossier, nous souhaitions que la réflexion théorique, articulée à partir de la Charte d’Ottawa, atterrisse sur le terrain concret, et ce, par la présentation d’organismes et d’initiatives s’adressant directement à la population en termes de prévention et de promotion de la santé. Les courts articles qui suivent présentent le Cercle de la santé, le Groupe entreprises en santé, Hans Kai et Nexus Santé.
LE CERCLE DE LA SANTÉ
Une conception holistique et systémique de la promotion de la santé, de la recherche, de l’éducation et de la pratique
Par Patsy Beattie-Huggan - 1er avril 2016
Restez au centre du cercle et laissez les choses suivre leur cours. Confucius
Le Cercle de la santé présente une perspective « en un coup d’œil » de ce que nous savons actuellement sur la création de la santé. Chaque anneau représente un bloc de connaissances1. L’anneau orange représente la santé globale (spirituelle, physique, émotionnelle, mentale) et l’anneau jaune, la Charte d’Ottawa. L’anneau bleu représente les déterminants de la santé des individus et de la population. L’anneau vert donne un aperçu des groupes de populations tels qu’ils sont présentés dans la théorie sociale; enfin, le cercle violet englobe les valeurs et la morale dans notre société. N’importe lequel de ces anneaux peut servir de point de départ; le Cercle de la santé n’est pas fixe, et dès qu’on aborde un élément, il se crée un mouvement vers le centre, là où se trouvent corrélation et globalité – un objectif d’équilibre pour la personne, la famille, la collectivité, le système ou la société2. Grâce à cet outil, il est facile de repérer en tout temps les cinq niveaux de la théorie et de la pratique et, avec de l’aide, l’outil permettra aux utilisateurs d’élargir leur vision et de penser de façon collaborative, globale et systémique lorsqu’ils se penchent sur les valeurs et sur les déterminants de la santé dans leur ensemble. Dans le Cercle de la santé, le concept de santé se veut positif et se définit comme une « ressource de la vie quotidienne3 », alors que la promotion de la santé a pour but « de donner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé ». L’une des caractéristiques essentielles de cet outil est l’adoption d’une perspective axée sur les déterminants lorsqu’on a affaire à des populations et à des individus. Le Cercle de la santé requiert la participation des utilisateurs et mène à la responsabilisation – un élément essentiel de la promotion de la santé4.
Le Cercle de la santé constitue un atout important dans le domaine de la promotion de la santé, puisqu’il est un outil accessible, dont la simplicité du langage reflète la définition élargie de la santé et qui, par conséquent, peut être utilisé par des personnes, des organismes communautaires, les milieux universitaires et les professionnels de la santé dans différents contextes. C’est le seul outil qui tient compte de la promotion de la santé, des théories relatives à la santé de la population, des concepts autochtones de globalité (où l’on porte une attention particulière à la conscience, aux émotions, au corps et à l’esprit) et des principes d’altruisme et de justice.
En 1996, au moment où on commençait à peine à prendre conscience de l’écart entre le développement des connaissances et l’application de celles-ci, ainsi que de la nécessité de produire le savoir sous des formes plus pratiques et conviviales5, le cadre de promotion de la santé de l’Île-du-Prince-Édouard innovait en démontrant que la participation des partenaires dans le développement et l’évaluation donne lieu à des énoncés clairs, favorise la conception et la créativité et facilite le développement des connaissances et la transmission de celles-ci6. L’élaboration du Cercle de la santé a été influencée par les travaux qui l’ont précédée et le contexte dans lequel elle a eu lieu.
Facteurs contributifs
Au début des années 1990, les décideurs de l’Île-du-Prince-Édouard, au Canada, ont donné une nouvelle orientation à leurs politiques, laquelle était fondée sur une approche axée sur la santé de la population et qui tenait compte des principes relatifs à la promotion de la santé et aux soins de santé primaire tels qu’énoncés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS)7; ils adoptaient en outre une nouvelle philosophie en matière de promotion de la santé. Ce système de santé restructuré regroupait des disciplines qui faisaient partie ou non du domaine de la santé, notamment : la santé publique, les milieux hospitaliers, les services sociaux, le logement et la justice. Il existait par conséquent différentes conceptions et attentes en matière de promotion de la santé et cette situation faisait en sorte qu’il était difficile d’établir des priorités et de prendre des décisions quant aux ressources. Les planificateurs ont compris qu’il importait d’adopter un cadre conceptuel grâce auquel il serait possible de communiquer une compréhension commune de la promotion de la santé et de coordonner les travaux y ayant trait au sein du système et de la collectivité. Le Cercle de la santé8 (© 1996, ministère de la Santé et agence des Services sociaux de l’Île-du-Prince-Édouard) a donc été créé pour répondre à ce besoin.
Processus d’élaboration
Le Cercle de la santé a été élaboré grâce à un partenariat entre le système de santé et des participants issus de la collectivité et du milieu universitaire, à partir des principes de l’andragogie et de la recherche qualitative. Le tout s’est fait au cours d’une rencontre de deux jours réunissant 80 personnes. Cet outil a plus tard été validé par l’entremise de cinq groupes de discussion et de consultation. Au cours de ce processus, les participants ont confirmé que l’Île-du-Prince-Édouard avait besoin d’un cadre; ils ont énoncé l’objectif de celui-ci et ont défini son contenu. La relation conceptuelle du Modèle de promotion de la santé de la population de Bhatti et Hamilton9 a été d’une grande influence et, selon Evans et Stoddard10, justifiait qu’une attention particulière soit portée à la relation entre la recherche sur la santé publique et les activités de promotion de la santé. Toutefois, conformément aux principes à partir desquels le Cercle de la santé a été élaboré (développement communautaire, andragogie et recherche qualitative), l’outil a progressé au-delà de ces travaux. Par conséquent, il regroupe les méthodes adoptées dans le cadre des modèles existants et élargit leur application tout en reprenant la sagesse ancienne et l’holisme sous la forme du cercle d’influences des Premières Nations, qui englobe les valeurs en tant que fondement de la création et du maintien de la santé dans les collectivités, les familles et les organisations. Bien que la structure du système de santé de l’époque n’existe plus, le Cercle de la santé trouve toujours écho auprès de ses utilisateurs et capte l’intérêt. Les créateurs du Cercle de la santé attribuent sa conception et sa popularité inattendue à l’union de la théorie et de la pratique, à l’examen des perspectives et des valeurs, à l’attitude respectueuse et au partage du leadership grâce auxquels il a été possible de présenter le contexte et de mettre l’accent sur la créativité dans son élaboration.
Cercle de la santé1
Version révisée du Cercle de la santé fondée sur les commentaires de validation.
Violet : Cercle de la santé© – Cadre de promotion de la santé – ligne du bas : partage – compassion – équilibre (triangle orange : Pourquoi) – justice sociale – respect – choix
Bleu : culture – développement de l’enfant en santé – revenu et statut social – sexe –
réseau de soutien social – (triangle orange : QUOI) scolarité – génétique – emploi et conditions de travail – sciences de la santé – environnement physique – hygiène de vie
et capacité d’adaptation
Vert : société – systèmes – collectivités – familles – personnes
Jaune : renforcer l’action communautaire – élaborer de saines politiques publiques –
créer un environnement de soutien – développer ses aptitudes personnelles (triangle orange : COMMENT) – réorienter les services de santé
Orange : santé spirituelle – santé mentale – santé physique – santé émotionnelle
1 Tous droits réservés ministère de la Santé et agence des Services sociaux, Île-du-Prince-Édouard, 1996
Valorisation de la santé spirituelle et de la connexion
La décision de lier les concepts à l’intérieur d’un cercle s’est révélée importante. Les cercles sont des symboles anciens dans toutes les parties du monde et ils reflètent la compréhension universelle. Dans les cultures autochtones, les quatre directions du cercle d’influences symbolisent les qualités d’un tout; par exemple, l’illumination, le renouveau, l’assimilation et la sagesse11. En Angleterre, les menhirs comme ceux de Stonehenge étaient des centres de connaissance et de complétude, qui liaient le temps et le lieu à la terre, à l’univers et au savoir spirituel.
Le Cercle de la santé crée un pont visuel entre la sagesse ancienne inhérente au cercle d’influences des Premières Nations, aux philosophies orientales, au savoir celtique et aux connaissances occidentales actuelles en matière de santé et de promotion de la santé. Pour certains, le Cercle de la santé représente le cercle d’influences alors que pour d’autres, il représente un mandala12 avec ses anneaux colorés qui correspondent aux couleurs associées aux chakras. Par conséquent, le Cercle de la santé interpelle de nombreuses cultures et facilite le travail interculturel et interdisciplinaire en plus de valider l’intégration de la santé spirituelle dans les discussions sur la santé.
L’importance de l’aide et des ressources
Les évaluations dont le Cercle de la santé a fait l’objet ont clairement montré à quel point il est important d’obtenir de l’aide pour établir les liens entre la pensée pratique et conceptuelle13. Grâce à un facilitateur compétent, il est possible d’utiliser le Cercle de la santé auprès de diverses personnes et les contextes sont illimités. Une animation équilibrée et holistique contribue à guider les personnes vers l’équilibre et la plénitude. « Le moyen est la fin », et la façon dont nous facilitons un processus détermine le résultat final. Autrement dit, c’est le processus, le cheminement vers le but qui se forge au moyen de l’aide offerte.
Un facilitateur qui prend le temps de découvrir les dimensions physique, mentale, émotionnelle et spirituelle facilite l’équilibre dans son rôle. Le langage simple utilisé dans le guide d’apprentissage et les exemples concrets peuvent aider le facilitateur à élargir et à adapter l’utilisation du Cercle de la santé pour toucher de nombreux publics. Dans le but de soutenir les facilitateurs, un guide a été créé en 2011 et un site Web, offrant produits, témoignages et ressources, a été conçu la même année.
Les liens entre le mystère ancien, la recherche moderne, les expériences personnelles et l’évolution du savoir aident le facilitateur à utiliser le Cercle de la santé de façon créative.
Selon Berg et Sarvimaki14, la composante spirituelle est souvent absente, même des perspectives multidimensionnelles de la santé. Puisque le cercle d’influences en fait partie, le Cercle de la santé englobe toutes les dimensions de la santé et incite les utilisateurs à prendre des mesures pour trouver l’équilibre dans leur vie, en tant que personnes et en tant que collectivité. Terry Mitchel a affirmé que la cohérence du processus de développement et le contenu du Cercle de la santé renforcent ses liens avec la théorie. La soif d’authenticité qu’éprouve la société d’aujourd’hui est fort probablement ce qui attire les utilisateurs sur le plan émotionnel et spirituel vers le Cercle de la santé.
Les cercles sont particulièrement utiles pour traiter les questions complexes, comme le sont de nombreux facteurs interreliés de la santé et du mieux-être présents de nos jours. Bien des situations sont multidimensionnelles et un modèle tel que le Cercle de la santé se penche sur l’enchevêtrement de liens. Bien qu’il ait été conçu pour la promotion de la santé, le Cercle de la santé peut aisément s’adapter à la justice, à l’économie, aux affaires et aux questions environnementales qui toutes contribuent au mieux-être individuel, communautaire et social; il se prête à tous les styles d’apprentissage et à tous les niveaux d’enseignement.
Les différentes applications du Cercle de la santé évoluent, mais chacune garantit que la santé est considérée d’un point de vue holistique, que les liens sont établis, que la planification est globale et que les décisions tiennent compte des valeurs. Le Cercle de la santé est livré avec son guide d’apprentissage et un document de référence sur la promotion de la santé. Ces outils présentent plus en détail les concepts faisant partie intégrante du Cercle de la santé, l’histoire de la promotion de la santé et le récit de l’élaboration du Cercle de la santé. Pour aider les personnes ayant une pensée linéaire, des modèles de ressources comportant un code de couleurs ont été élaborés afin de faciliter la communication des résultats de l’exploration du cercle d’une manière qui soit facile à comprendre et à appliquer. Il est possible de télécharger gratuitement ces outils depuis le site www.circleofhealth.net (en anglais seulement); des ateliers en ligne et présentiels sont également offerts en français et en anglais.
Notes
1 Agence de la Santé et des Services communautaires de l’Île-du-Prince-Édouard, Circle of Health: Prince Edward Island’s health promotion framework, Charlottetown (Î.-P.-É., Canada), The Quaich Inc., 2003.
2 The Quaich Inc., Circle of health facilitator’s handbook: Knowledge, application, skills, Charlottetown, Î.-P.-É., The Quaich Inc., 2011.
3 Organisation mondiale de la santé, Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé, Copenhague, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1986. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf?ua=1
4 The Quaich Inc., Circle of health facilitator’s handbook: Knowledge, application, skills, Charlottetown, Î.-P.-É., The Quaich Inc., 2011.
5 GREEN L., Bringing people back into health. Promotion and Education, 1996, vol. 111; p. 23-26.
6 BEATTIE-HUGGAN, P., Use of conceptual models in organizational change; the experience of Prince Edward Island, Présentation à l’atelier d’été de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, 1996.
7 Organisation mondiale de la santé, Déclaration d’Alma-Ata, Copehangue, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1978. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/113882/E93945.pdf
8 Agence de la Santé et des Services communautaires de l’Île-du-PrinceÉdouard, Circle of Health: Prince Edward Island’s health promotion framework, Charlottetown (Î.-P.-É., Canada), The Quaich Inc., 2003.
9 HAMILTON N. et T. Bhatti, Modèle d’intégration de la santé de la population et de la promotion de la santé, Ottawa, ministère de la Santé, Division du développement de la promotion de la santé, 1996. En ligne : http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/php-psp/psp4-fra.php
10 EVANS R.G. et Greg L. Stoddard, Consuming research, producing policy?, « American Journal of Public Health » ,no 93 (2003), p. 371-379.
11 NELSON, A., The Learning Wheel: Ideas and Activities for Multicultural and Holistic Lesson Planning, Tucson, AZ. Zephyr Press, 1994, Zephyr Press tel que mentionné dans le guide de l’animateur, The Quaich, 2011.
12 Mandala (représentation géométrique et symbolique de l’univers, dans le brahmanisme et le bouddhisme) Le Petit Robert 2015
13 SMITH N. éd., Sharing the circle- telling the story: an online conference, vol. 2. Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada, The Atlantic Centre for the Study of Human Health, 2000.
14 BERG GV et A. Sarvimaki A., A holistic-existential approach to health promotion, « Scandinavian Journal of Caring Sciences », no 17, vol. 4, 2003, p. 384-391.
Références
BEATTIE-HUGGAN, P. et T. Mitchell, The Circle of Health©: A Health Promotion Framework of International Interest for Education, Policy and Practice, manuscrit non publié, 2005.
BEATTIE-HUGGAN, P., Use of conceptual models in organizational change; the experience of Prince Edward Island, Présentation à l’atelier d’été de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard, 1996.
BERG GV et A. Sarvimaki A., A holistic-existential approach to health promotion, « Scandinavian Journal of Caring Sciences », no 17, vol. 4, 2003, p. 384-391.
EVANS R. G. et G. L. Stoddard, Consuming research, producing policy?, « American Journal of Public Health », no 93, 2003, p. 371-379.
Hamilton N. et T. Bhatti, Modèle d’intégration de la santé de la population et de la promotion de la santé, Ottawa, Ministère de la Santé, Division du développement de la promotion de la santé, 1996. En ligne : http://www.phac-aspc.gc.ca/ph-sp/php-psp/psp4-fra.php
NELSON, A., The Learning Wheel: Ideas and Activities for Multicultural and Holistic Lesson Planning, Tucson, AZ. Zephyr Press, 1994.
Agence de la Santé et des Services communautaires de l’ Île-du-Prince-Édouard, Circle of Health: Prince Edward Island’s health promotion framework, Charlottetown (Î.-P.-É., Canada)
Smith N., éd., Sharing the circle-telling the story: an online conference , vol. 2, Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada, 1998, The Atlantic Centre for the Study of Human Health, 2000.
Organisation mondiale de la santé, Déclaration d’Alma-Ata, Copehangue, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1978. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0005/113882/E93945.pdf
Organisation mondiale de la santé, Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé, Copenhague, Bureau régional de l’OMS pour l’Europe, 1986. En ligne : http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf?ua=1
The Quaich Inc., Circle of health facilitator’s handbook: Knowledge, application, skills, Charlottetown, Île-du-Prince-Édouard, The Quaich Inc., 2011.w
Patsy Beattie-Huggan est présidente de la compagnie de consultants The Quaich Inc. Cette compagnie est spécialisée dans la promotion de la santé pour les organisations du secteur public qui œuvrent dans ce domaine.
LE GROUPE ENTREPRISES EN SANTE
Par Roger Bertrand - 1er avril 2016
À la toute veille des célébrations qui entoureront le 30e anniversaire de la Charte d’Ottawa1, j’aimerais répondre à certaines questions que l’on nous adresse souvent à propos d’« Entreprise en santé ». Qu’est-ce au juste? D’où vient l’initiative? Pourquoi une norme « Entreprise en santé »? Quel lien y a-t-il avec le Groupe entreprises en santé? Fait-il de l’accompagnement? Et le reste… Ces questions, toutes simples, sont d’autant bienvenues qu’elles révèlent un certain intérêt chez nos interlocuteurs quant au potentiel du milieu de l’entreprise2 lorsqu’il s’agit de promotion de la santé et de prévention.
À l’origine de…
Dès le début des années 1980, en tant qu’économiste et directeur des programmes sociaux et de santé au Conseil du Trésor du Québec, il m’est apparu évident que la part de ces dépenses de santé et de services sociaux, dans les budgets, deviendrait rapidement un véritable problème, considérant l’évolution de la pyramide des âges, des technologies et de la pratique médicale. Peu à peu, le système de soins prendrait la part du lion dans les dépenses totales si l’on n’arrivait pas à stabiliser, voire renverser, la tendance. C’est ainsi qu’entre 1985 et 1988, à titre de membre de la Commission d’enquête sur les services de santé et les services sociaux (Commission Rochon), j’ai pu m’intéresser de plus près, avec mes collègues commissaires, au fonctionnement et au financement de ce système, puis aux avenues de solutions possibles. Parmi celles-ci figurait l’importance que l’on devrait accorder à la promotion de la santé et à la prévention de la maladie, « … aux stratégies concertées de prévention »3, écrira la Commission.
Cette prescription récurrente qu’on retrouve parfois en filigrane, dans tous les rapports des commissions et des comités qui se sont penchés sur ces questions, du début des années 1970 jusqu’à ce jour, devait guider mes pas d’abord au sein même du réseau de la santé et des services sociaux de 1989 à 1993, puis en politique pendant les dix années suivantes, dont un peu plus d’un an comme ministre responsable notamment, à ma demande expresse, de la prévention, de janvier 2002 à avril 2003 plus précisément. Il était bien tard pour, enfin, en venir directement aux « affaires de la santé », ce qui était une des motivations importantes de mon entrée en politique. Trop peu de temps pour agir. La suite fut des plus simples : le gouvernement est défait aux élections générales d’avril 2003, le virage promotion-prévention auquel je me voue depuis maintenant une quinzaine d’années est loin d’être réalisé, voire enclenché. Que faire?
C’est alors qu’à l’automne, il m’est suggéré de cibler le milieu de l’entreprise, de l’intéresser aux avantages d’y prévenir la maladie et d’y promouvoir la santé, puisque c’est rentable sous tous rapports. Le calcul est vite fait: la majorité de la population s’y trouve, elle y passe au moins la moitié de sa vie éveillée, dans un milieu déjà organisé, « déterminant » insistent les experts, la connaissance existe, les travailleurs sont souvent des leaders dans leur milieu de vie, ils auraient certes une influence dans leur entourage en incarnant un meilleur modèle de santé. Bref, suscitons dans cet environnement une mobilisation bénéfique pour les entreprises, les employés, l’économie et les finances publiques si l’on arrive ainsi, indirectement à réduire la pression sur les services de santé.
L’émergence du Groupe entreprises en santé
C’est avec l’appui des principaux leaders du milieu des affaires qu’est créé le Groupe pour la promotion et la prévention en santé (GP2S), devenu le Groupe entreprises en santé (Groupe ES) en 2012. C’est un organisme sans but lucratif qui mobilise les entreprises dans l’implantation durable d’une démarche structurée et intégrée, basée sur les meilleures pratiques visant la santé globale en milieu de travail, la compétitivité des entreprises et la vitalité de l’économie québécoise.
L’émergence de la norme « Entreprise en santé »
Le Groupe ES est notamment à l’origine d’une première mondiale publiée en 2008 : la norme BNQ 9700-800 Prévention, promotion et pratiques organisationnelles favorables à la santé en milieu de travail4. Ainsi, les entreprises sont invitées à agir dans quatre sphères reconnues pour leur effet positif sur la santé en milieu de travail : les habitudes de vie du personnel, l’équilibre travail-vie personnelle, l’environnement de travail et les pratiques de gestion.
Depuis, tablant sur cet important référentiel s’inspirant des meilleures pratiques, le Groupe ES incite toutes les entreprises à initier une démarche structurée, dite « Entreprise en santé », intégrant le plus naturellement possible de telles pratiques dans leur organisation5. À cette fin, il a développé un important réseau de membres et de partenaires, des activités de sensibilisation ou d’éveil, des formations6, du soutien (manuel d’accompagnement, boîte à outils, répertoire de fournisseurs, etc.), divers événements dont, depuis 2013, un grand rassemblement annuel de plus de 1000 personnes, dont de nombreux experts du domaine7. Il répond en outre régulièrement à des demandes dans le reste du Canada ou en France, par exemple, où l’on s’intéresse à ce qui se passe au Québec au point de développer d’intéressants partenariats dans le domaine.Plus récemment, le Groupe ES s’applique à mettre davantage en évidence la dimension santé psychologique parmi les importants défis que nos organisations doivent relever lorsqu’il s’agit de « santé en entreprise », en même temps qu’il finalise le développement d’une solution adaptée pour nos PME.
Et quel lien avec la Charte d’Ottawa?
L’année 2016 marquant le 30e anniversaire de la Charte d’Ottawa — texte fondamental de la santé publique moderne — le 6e forum mondial en promotion de la santé sera l’occasion d’apprécier le chemin parcouru dans ce domaine et, du local à l’international, de connaître des exemples inspirants.
Avec pour thème « La promotion de la santé: au cœur du développement durable », une étude inédite sur les meilleures pratiques mondiales en promotion de la santé révèlera notamment des initiatives inspirantes en matière de promotion de la santé, dont la norme « Prévention, promotion et pratiques organisationnelles favorables à la santé en milieu de travail », de plus en plus reconnue à l’international pour ses effets positifs sur la performance des entreprises, la qualité de vie au travail, l’économie et bien sûr, la santé.
Notes
1 Lors d’une première Conférence internationale pour la promotion de la santé, à Ottawa, fut adoptée, le 21 novembre 1986, une «Charte» en vue de contribuer à la réalisation de l’objectif de la santé pour tous. La promotion de la santé, dixit l’Organisation mondiale de la santé, a pour but de donner aux personnes davantage de maîtrise sur leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer.
2 Dans le présent article, ce vocable est utilisé au sens large, incluant des organisations des secteurs public, parapublic ou privé.
3 Rapport de la Commission d’enquête sur les services de santé et les services sociaux, Les Publications du Québec, 1988, page 456.
4 Cette norme a été développée par le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) suivant un mandat que le Groupe ES lui a confié à cet effet en 2006. Le programme de certification correspondant, également développé par le BNQ, est disponible depuis 2009.
5 La connaissance existe quant aux manières d’agir positivement sur la santé dans un environnement. Le défi était, lors de la création du Groupe ES, d’arriver à intégrer cette connaissance d’une manière compatible avec le fonctionnement d’une entreprise. D’où l’idée d’une norme de gestion correspondante. C’est aussi simple que cela!
6 Ces formations permettent tant aux employeurs qu’aux fournisseurs de services d’acquérir des connaissances sur les meilleures pratiques et les facteurs de succès dans l’implantation d’une démarche structurée en santé en milieu de travail.
7 Pour plus de détails : www.groupeentreprisesensante.org
Roger Bertand est détenteur d’un baccalauréat ès arts (1968), d’un baccalauréat en sciences sociales avec spécialité en économique (1971) et d’une maîtrise en économétrie (1973) de l’Université Laval. Il a été député du Parti québécois de 1993 à 1998 et président de l’Assemblée nationale du Québec jusqu’en 1996. Il a été élu président de la Commission des institutions du 4 mars 1999 au 30 janvier 2002, avant de revenir au cabinet comme ministre délégué à la Santé, aux Services sociaux, à la Protection de la jeunesse et à la Prévention du 30 janvier 2002 au 29 avril 2003. Depuis juin 2005, il est président du Groupe de promotion pour la prévention en santé.
HANS KAI AU CANADA
Par Michelle Kirkbride - 1er avril 2016
Hans Kai signifie « rencontre de groupe » en japonais. Le programme communautaire de promotion de la santé Hans Kai initié par l’organisme NorWest Co-op Community Health Centre s’inspire du modèle japonais; son objectif est d’améliorer la santé et le bien-être des participants en insistant sur l’importance de la communauté pour créer et diriger des groupes favorisant l’adoption d’un mode de vie sain. Avant de former un groupe Hans, tous les participants suivent une formation appelée « école de santé » répartie sur huit séances. L’école de santé dispense aux participants les connaissances, les instruments et les ressources nécessaires pour constituer un groupe Hans. Tous les groupes Hans fonctionnent selon une approche sans leader offrant aux membres l’occasion de s’initier à la prise de décision par consensus. Cette approche favorise la pérennité de chaque groupe.
En 2007, les directrices exécutives Nancy Heinrichs du Centre de santé communautaire NorWest et Nancy Allaire de la Coopérative de santé Robert-Cliche ont participé à une visite de coopératives au Japon organisée par Jean-Pierre Girard, chargé de cours à l’UQAM, expert-conseil en entreprises collectives et membre des conseils d’administration de Nexus Santé et Alliance for Health Promotion. Les deux directrices ont pu observer le programme Hans Kai dans les coopératives de santé au Japon. À leur retour au Canada, elles ont commencé à travailler ensemble sur le développement de ce programme pour les Canadiens.
À Winnipeg, la coopérative NorWest a commencé à travailler sur le programme Hans Kai à la fin de 2009 avec pour objectif la recherche des meilleures pratiques sur des programmes similaires à Hans Kai ainsi que la mise en place d’un comité consultatif interprofessionnel d’experts ayant pour mandat de normaliser le programme Hans Kai au Canada et d’orienter la mise en œuvre du projet. En collaboration avec la Coopérative de santé Robert-Cliche de Beauceville au Québec, le groupe a développé une formation appelée « École de santé ».
Hans Kai est devenu, au Canada, un programme de santé participatif pour des personnes désireuses de maintenir ou d’améliorer leur santé. Les groupes se composent de 5 à 40 personnes résidant à proximité les unes des autres. Au terme d’une formation étalée sur huit sessions, Hans Kai donne l’opportunité aux participants d’exercer un rôle actif dans l’amélioration ou le maintien de leur santé, de leur bien-être et de celui de leur communauté
Comment ça fonctionne?
NorWest travaille à développer un programme de formation en continue auprès de personnes intéressées, à l’intérieur d’une communauté ou d’un milieu de travail. Les participants forment des petits groupes de 5 à 40 personnes.
- Tous les participants prennent part à un ensemble de cours gratuits nommés « École de santé Hans Kai » offerts par des professionnels de la santé et composé de huit sessions d’une heure ou deux; les séances sur les lieux de travail durent une heure et celles dans la communauté durent deux heures. Chaque session aborde un thème différent :
- Introduction à Hans Kai : objectifs à établir, activités de base et informations concernant les effets d’Hans Kai sur la santé.
- Indicateurs de santé : glycémie, tension artérielle et tour de taille.
- Alimentation : nutrition, saine alimentation et sécurité alimentaire.
- Activité physique : différents types d’exercices, développement de plans d’activité physique pour tous les niveaux d’aptitudes.
- Équilibre à atteindre : signes et symptômes du stress et comment le gérer, importance du sommeil et acquisitions de bonnes habitudes de sommeil.
- Soins de base : aperçu général des examens annuels de santé, médication et introduction à l’arrêt du tabac.
- Travail en groupe : fonctionnement d’un groupe Hans Kai, ressources communautaires et prise de décision consensuelle.
- Lancement d’un projet Hans Kai : identification des ressources et des forces du groupe dans une session pratique visant à l’autonomie en tant que groupe Hans Kai.
À la suite de ces huit sessions, le groupe se réunit pour un minimum de deux heures par mois pendant au moins un an. La plupart des groupes se réunissent toutes les semaines ou deux fois par semaine pendant en moyenne une heure et demie.
Lors des réunions, les membres du groupe Hans Kai effectuent des vérifications d’auto-santé comprenant la vérification de la tension artérielle, du taux de glycémie, du tour de taille, de la pratique des activités physiques et font la dégustation de collation saines; les participants prennent aussi du temps pour socialiser. Des personnes-ressources peuvent être invitées pour les entretenir sur différentes activités récréatives ou divers sujets de santé. Pour sa part, NorWest facilite toutes les demandes de présentation auprès de ressources internes et externes. Les participants s’impliquent activement dans le fonctionnement de leur groupe et ils en sont responsables. Toutes les décisions sont prises collectivement; les responsabilités sont réparties sur la base du consensus du groupe. Les professionnels de la santé sont toujours disponibles pour soutenir le groupe en fonction de ses besoins.
Évaluation et recherche
Un impact positif sur la santé à long terme des participants est espéré. L’objectif poursuivi est qu’ils maintiennent ou améliorent leur santé et leur bien-être. L’accent est mis plus particulièrement sur :
L’alimentation : Les membres Hans Kai sont encouragés à manger des repas sains selon le Guide alimentaire canadien. Hans Kai devrait les aider à améliorer leur nutrition.
L’activité physique : Hans Kai favorise l’activité physique, peu importe la mobilité. L’appartenance à un groupe Hans Kai devrait se traduire par une augmentation des niveaux d’activité des participants.
L’amélioration des indicateurs de santé : Hans Kai aurait comme effet l’amélioration de la tension artérielle et de l’équilibre glycémique des participants.
Santé mentale : Hans Kai devrait améliorer la santé mentale des participants ou maintenir une santé mentale déjà positive.
Prise en charge : Les membres Hans Kai devraient être en mesure d’exercer un contrôle sur leur propre état de santé.
Réseau social : Les membres Hans Kai devraient constater une amélioration de leur réseau social, élément considéré comme le déterminant ayant le plus d’impact sur la santé selon l’OMS.
Un rapport de recherche est en cours de rédaction, mais les données d’observation préliminaires montrent que les participants Hans Kai ont créé de solides soutiens au plan social, ont amélioré leurs habitudes alimentaires et augmenté le temps investi dans l’activité physique.
Grâce au Health Care Co-operatives Federation of Canada et à leur présidente Vanessa Hammond, Hans Kai est maintenant disponible dans de nombreuses communautés à travers le Canada. À Winnipeg, 155 personnes sont inscrites à l’intérieur de douze groupes Hans Kai L’âge des participants varie entre 24 et 92 ans avec 75% de femmes et 25% d’hommes. Différents groupes culturels y sont représentés.
NorWest a formé 48 animateurs Hans Kai partout au Canada afin que le programme soit offert dans leur communauté. Un programme Hans Kai pour les jeunes de 14 à 18 ans a également été lancé de même qu’un premier programme d’été pour les 5 à 12 ans en 2015. Ces programmes sont standardisés avec la coopérative de santé Robert-Cliche à Beauceville.
NorWest continuera d’offrir Hans Kai pour les adultes et pour les jeunes et offrira également la formation à travers le Canada. Lorsque les analyses seront complétées, le rapport de recherche sur le programme Hans Kai sera publié.
Michelle Kirkbride a dirigé l’équipe de NorWest Community Development pendant 14 ans. Sous sa responsabilité, l’équipe a connu une remarquable progression, passant de trois à vingt employés. Bachelière ès arts de l’Université de Winnipeg, elle a toujours eu un vif intérêt pour les relations entre développement communautaire et santé. Elle a soutenu la mise en œuvre de nouveaux programmes tels que Gilbert Park Going Places, Neighbourhood Settlement, et Hans Kai. Elle a joué un rôle clé en intégrant et en facilitant des projets impliquant un personnel diversifié et de nombreux comités.
IMPORTANCE DES INTERVENTIONS EN AMONT
Par Christine Morrison - 1er avril 2016
À mesure que la population croît et vieillit partout au pays, les priorités des Canadiens demeurent les suivants : les coûts liés au système de santé, le développement durable et la qualité des soins. La promotion de la santé jouera un rôle essentiel pour appuyer le développement durable et fournir des soins de santé de qualité à tous les Canadiens.
« Une bonne santé n’est pas uniquement une question de bons soins de santé », mentionne madame Barb Willet, directrice générale de Nexus Santé. « Considérée de façon générale, la promotion de la santé consiste à élaborer des stratégies et à examiner les facteurs qui ont un impact sur la santé, facteurs qui ne sont pas nécessairement inclus dans ce qui a toujours été considéré comme faisant partie du système de la santé – par exemple, les déterminants plus larges de la santé comme l’éducation et le revenu. »
La promotion de la santé va au-delà de l’éducation sanitaire; c’est le processus qui confère aux populations les moyens d’assurer un plus grand contrôle sur leur propre santé, et d’améliorer celle-ci1. La promotion de la santé représente une approche en amont des besoins en matière de santé. Un investissement dans la promotion de la santé et la prévention de maladies est logique sur le plan financier; pour chaque dollar investi dans des programmes qui font la promotion de bons choix alimentaires et d’activité physique, il y a une réduction de six dollars sur les coûts de prise en charge des personnes souffrant de maladies chroniques2.
Nexus Santé
Reconnu comme étant le chef de file depuis 30 ans, Nexus Santé est un organisme bilingue qui soutient les individus, les communautés et les organismes afin de renforcer leurs capacités à mettre au point des stratégies de promotion de la santé qui tiennent compte des déterminants plus larges et contribuent au bien-être de la collectivité.
Seul on va plus vite mais ensemble on va plus loin. « Le défi auquel les organismes font face est le suivant : plusieurs ont déjà travaillé avec des partenaires, mais la plupart n’ont jamais fait un réel effort de collaboration » affirme madame Willet. « C’est sur ce plan que l’expertise de Nexus Santé peut être mise à profit. Nous pouvons réunir de nouveaux groupes, nous pouvons aider les groupes existants à améliorer leurs efforts collaboratifs et nous pouvons contribuer à créer des plans qui aideront les organismes à atteindre les buts visés. »
En juin 2014, le Bureau de santé publique de Toronto s’est tourné vers Nexus Santé pour nous demander de soutenir leurs efforts visant à rassembler un large éventail d’organismes dans le but de transformer les normes culturelles face à l’allaitement maternel dans la ville de Toronto, et ce, en s’appuyant sur l’initiative « Amis des bébés ». Le Bureau reconnaissait les difficultés inhérentes à l’évolution des normes sociales, et était conscient de la gamme des services qui seraient nécessaires pour conférer aux mères allaitantes et à leur partenaire, le soutien dont ils ont besoin.
En créant ce réseau, le Bureau souhaitait voir le groupe prendre le processus en main. Le fait de travailler avec un partenaire externe tel que Nexus Santé, en tant que membre de Réseau CS*, a aidé à conserver la neutralité, à fournir un cadre de mise en œuvre d’un partenariat efficace impliquant des partenaires multiples et à renforcer leur confiance et leurs capacités internes.
Aujourd’hui, le réseau Toronto BFI/Breastfeeding Network reconnaît le soutien offert par Réseau CS comme étant un aspect clé du développement de la coalition et de la création d’un espace de partage des initiatives des Amis des bébés dans différents secteurs.
Identifier les partenaires
« Nexus Santé offre depuis tout récemment un programme de cartographie de réseaux » dit madame Willet. « Le processus de cartographie de réseaux est unique en ce sens qu’il fournit une mesure de référence visuelle instantanée des liens actuels au sein de votre communauté. Cette information peut servir à identifier de nouveaux partenariats potentiels et aussi aider à mesurer le taux de pénétration intersectoriel. » Dans le secteur de la promotion de la santé, aucun individu, aucune agence et aucun secteur agissant seul ne peuvent vraiment changer les choses. « Selon moi, chaque organisme doit se demander si le but est d’accomplir quelque chose rapidement ou d’effectuer un changement à long terme » note madame Willet. « Le fait de travailler ensemble en acceptant nos différences renforce notre capacité d’assurer l’équité en matière de santé. »
Notes
1 http://www.inpes.sante.fr/professionnels-sante/HSPS/promotion-sante.asp
2 Trust for America’s Health. (2008). Prevention for a Healthier America: Investments In Disease Prevention Yield Significant Savings, Stronger Communities.
Christine Morrison est coordonnatrice de projets et des communications chez Nexus Santé. Après dix années d’expérience dans le secteur des soins de santé en Ontario, Christine s’intéresse vivement au rôle de la promotion de la santé au sein du réseau. Passionnée par la narration de récits, elle possède une bonne connaissance des différentes techniques de partage d’information, incluant les médias sociaux.
Nexus Santé célèbre son 30e anniversaire en tant qu’organisme bilingue qui soutient les individus, les organismes et les communautés afin de renforcer leur capacité à mettre au point des stratégies de promotion de la santé qui tiennent compte des déterminants plus larges de la santé et contribuent au bien-être de la collectivité. Nexus Santé a des dizaines d’années d’expérience facilitant des liens entre des intervenants en soins de santé et des collaborateurs de divers secteurs qui ont une incidence sur les déterminants de la santé.
Le Centre de ressources Meilleur Départ fournit des informations et des ressources aux fournisseurs de services dans les domaines de la santé, avant et pendant la grossesse et pendant le développement de la petite enfance. Meilleur Départ fournit, entre autres, des ressources qui soutiennent, font la promotion de l’allaitement maternel et offrent des stratégies pour contrer les faibles taux d’allaitement maternel au sein de certaines populations. Nexus Santé, par l’intermédiaire de Meilleur Départ, est reconnu pour son rôle de meneur en ce qui a trait à la promotion de l’allaitement au sein et de ses bienfaits à long terme.